12 June 2015

Soupirer avec le vent

Si Paris est la sève du monde, la Vallée d’Ubaye est le souffle. Quand le soleil enfonce par-dessus de la crête des montagnes, on peut sentir le monde retient sa respiration. Les oiseaux gazouillent, l’Ubaye babille, les nuages enveloppent les versants avec ses bras minces et gris—et puis—le monde soupire. Tandis que Paris était gênée dans sa grandeur, la vallée est spacieuse dans son humilité. Les gens de Paris étaient pressées avec leurs vies, mais les Ubayens nous ont accueillis avec les cœurs ouverts. 

À Paris, on a goûté l’immersion, mais ici, on la dévore. Grâce à la taille petite des villes, tout le monde connaît tout le monde ; et donc, on peut voir immédiatement que nous ne venions pas de la vallée, mais les gens sont heureux de parler français avec nous. En achetant des shorts, j’avais une conversation avec la vendeuse du magasin. Elle m’a dit que ce magasin est à Barcelonnette depuis 40 ans et qu’elle y travaille depuis 10. Les personnes qui y habitent aiment la vallée, vu en partie  par leurs bronzages formidables. J’essaie de commencer à connaitre les personnes de la vallée et par les stages, je peux travailler avec eux, manger avec eux et apprécier le paysage incroyable avec eux. À Paris, on avait l’air de touristes, mais ici, par contraste, on a l’air d’invités. 

Un jour, le matin, après avoir passé longtemps en essayant de trouver un stage, je suis allé au Musée de Barcelonnette. Là, je suivais une femme, Marielle, au sous-sol du bâtiment ancien de l’ONF (Office National des Forêts). Je me trouvais dans le sous-sol, frais et sombre, avec ma tête baissée pour qu’elle ne gratte pas au plafond. Les toiles d’araignées pendaient du plafond et des motets de poussière entassaient doucement dans les rayons des lumières faibles. Après un moment, mes yeux se sont adaptés à la ténèbres et je pouvais voir ce dont on y était. Au sous-sol se trouvaient des documents datés de 1880 jusqu’aujourd’hui. Ils agissaient des records des achats par l’armée quand ils se situaient dans la vallée, des arpentages de la vallée, des vieilles cartes des régions de la vallée sur papier calque et beaucoup d’autres choses. Marielle m’a dit que tous ces documents doivent être détruits, mais elle, avec un groupe dédié à la préservation de l’héritage culturelle de la vallée, voudrait y chercher des éléments signifiants culturellement avant qu’ils soient détruits. 

Pour moi, ce moment explique, plus qu’un autre, la caractère de la vallée. Les résidents de la vallée l’aiment et ils aiment sa culture, son histoire et sa beauté naturelle. Ils nous invitent à partager cet amour, une geste qu’on ne peut jamais rembourser complètement. Je me semble un éponge ; j’essaie d’absorber tout ce que la vallée m’offrit, de respirer l’air fraiche, de voir des paysages éblouissants et d’ajouter mes soupirs à cela du monde.  


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