Il est plein de soleil ici dans la vallée de l’Ubaye. J’entends le chant
des oiseaux sans savoir si elles sont des chansons du bonheur ou de la douleur.
J’entends seulement, et je regarde la grande montagne en face du Centre Jean
Chaix.
Hier, c’était impossible pour moi d’apprécier la beauté suprême de cette
région à cause d’une maladie qui m’a prise sans clémence. Pour être délicat, je
vais dire seulement que j’étais souffrante.
J’étais si souffrante que je n’ai pas pu ni manger ni m’enlever de mon lit.
Quand mes camarades étaient en train de découvrir les trésors de ce beau pays,
de prendre des photos des chats et des marmottes, j’étais dans mon lit,
fiévreuse─ complètement misérable. À ce moment-là, je n’avais pas seulement le
« mal du pays, » j’avais vraiment la « maladie du
pays ». J’imaginais ce que mes parents auraient fait pour moi si j’étais
chez nous.
Ma mère aurait me tenir dans ses bras chaleureux. Je pense que mon père
aurait essayé de me faire manger quelque chose de doux. J’aurais pu dormir dans
mon lit et me faire tremper dans ma baignoire. Je ne voulais rien
des montagnes, rien des marmottes. Je voulais juste sentir la chaleur
louisianaise et regarder les pins dans mon jardin.
Je me demandais : « Pourquoi ai-je décidé de venir
ici ? » Personne n’a répondu, et les oiseaux non plus.
Ce matin, j’ai décidé d’aller chez le médecin. La fièvre est partie pendant
la nuit, grâce à Dieu. Mais j’ai voulu
quand même m’assurer que ma condition ne rechute pas. Alors, Barclay, une
professeure du programme, et moi, nous sommes allées chez le médecin.
Même si je savais déjà que je sois en France pour un programme d’immersion,
jusqu’à ce moment-là, mon séjour m’a semblé d’être des vacances. J’ai regardé
l’art au musée Pompidou à Paris. J’ai mangé des crêpes, et j’ai pris des
photos. Mais les vacances se terminent quand on va chez le docteur.
J’étais un peu nerveuse d’y aller, parce que je n’ai pas su exactement à
quoi anticiper. Je suis allée en France plusieurs fois. Aujourd’hui est la
première fois que je suis allée voir un médecin français.
Avant d’avoir entrée, j’avais mon dictionnaire à la main, prête à trouver
des mots inconnus. Je savais déjà le mot « dot » grâce au cours de la
littérature française, mais personne ne m’a pas apprise le mot
« microbe ». J’avais peur que le médecin me parlerait avec beaucoup de phrases
techniques que je ne connaissais pas─ ou pire, que je ne saurais pas comment
m’exprimer suffisamment.
Toutes mes craintes étaient pour rien. Dès que je suis entrée, je me suis
trouvée complètement à l’aise. En anglais, on dirait que le médecin avait
« une bonne manière à côté du lit, » qui veut dire qu’il sait comment
mettre ses patients à l’aise. En fait, le jeune homme qui m’a examinée était en
train de faire son doctorat. Alors, nous étions tous les deux en train
d’apprendre.
Il y avait beaucoup de choses que j’ai remarqués qui sont faits
différemment en France qu’aux États-Unis. La première chose que j’ai remarquée
est que j’étais invitée au bureau du médecin avant d’aller dans la salle
d’examens. Aux États-Unis, après qu’on a attendu pendant des heures au
vestibule, on va directement à la salle d’examens, où on attend encore le médecin. Ensuite, une infirmière va
vous interroger de vos symptômes, de prendre votre température et votre
pression. Ensuite, le médecin va finalement arriver, mettre les gants en
plastique sur ses mains et faire tout ce que l’infirmière avait déjà fait,
comme si vous êtes la maladie dont vous souffrez. Et puis, il va donner une ordonnance
pour les antibiotiques. Le prix d’une visite médicale et des médicaments peuvent
d’être de plus ou moins 200 dollars.
Aujourd’hui, après deux minutes d’attente, j’étais invitée directement au bureau
du médecin. « Asseyez-vous, » il m’a dit. Comme ça, on a discuté mes
symptômes, tout à l’aise comme si on a parlé du temps. Après qu’il s’est assuré de ma condition, il m’a mené à
la salle d’examens où il a rapidement fait tout ce qu’on doit faire─ sans
mettre les gants en plastique ! La touche directe du médecin m’a fait
sentir pas ma maladie mais mon humanité.
Le prix de ma visite médicale française avec mes médicaments était à peu
près 32 euros─ une grande différence.
Je n’ose pas dire que le système médical en France ou aux États-Unis est
mieux ou pire que de l’autre, mais je peux dire que j’avais une bonne
expérience aujourd’hui chez le docteur à Barcelonnette. Je peux respirer encore
sans sentir des larmes coulent sur mes joues. Finalement, j’entends de nouveau
la musique de ce pays.
(Écrit le 1 juin 2015)
(Écrit le 1 juin 2015)
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