Mes troubles financiers plus ou
moins enfin arriérés, j’attends avec hâte de partir en France ! Malgré tous les petits détails et les
problèmes de préparation (comme surtout la négociation intense avec les gens
chez Financial Aid qui tiennent mes
bourses sous la menace), il faut parfois se souvenir de la grande récompense –
on va aller en France pour de vrai. En
tout cas, mon attente en tant qu’anticipation du voyage était beaucoup plus
stressante à cause des craintes fiscales.
Mais de nos jours, j’ai tout mis en ordre. Je verrai bientôt voir les emprunts scolaires
dans mon compte et donc j’ai autre chose en tête. Marchant autour du campus qui hiberne pendant
l’été, ça sent déjà surréel. J’attends
quand même plus de surréalisme au moment où je serai monté dans l’avion. Encore plus au moment de l’atterrissage. Et toujours plus quand je serai dans les rues
de Paris. Comme je ne suis jamais allé à
l’étranger (sauf une toute petite excursion au Canada il y a des années), j’attends
un peu l’étrangeté.
En voici peut-être la nature de l’attente de
laquelle j’écris. Ce n’est pas quelque
chose que je sens depuis longtemps, mais c’est plutôt un nouveau
sentiment. Mais ça n’a rien à voir avec
ma hâte susmentionnée – ou si ! J’attends
– je cherche même – quelque chose de nouveau.
L’étrangeté dont j’ai parlé comprend le besoin de la nouveauté. En Louisiane, mes expériences de vie guident
mon comportement et ma pensée. Le mot garden (« jardin ») me
rappelle le jardin où mon grand-père a tant travaillé pendant mon enfance. En français, il n’y a pas de rapport si
émotionnel – le mot jardin me
rappelle peut-être les Tuileries. Donc il
est certain qu’une partie importante de cette étrangeté est parallèle à mon
entrée dans un pays qui est pour moi vide de telles expériences.
Cependant je n’en ai pas du tout peur. Si parler une autre langue nous permet de
voir le monde différemment, avoir de nouvelles expériences dans un nouveau pays
nous permet dans un sens de vivre une nouvelle vie. Quant au langage, cette étrangeté marque un
jalon considérable d’à peu près quatre années de mes études de français. Alors etrange ou non, je serai vraiment
immergé dans le monde francophone pour la première fois. Je verrai enfin le pays et les gens dont j’ai
tant étudié la langue. Et tout ça,
j’attends de tout cœur.
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